Océ-agir( https://oceagir.wordpress.com/)
Les océans sont pollués : en 2050 il y aura plus de plastiques dans les océans que de poissons. Sacré constat. Pour agir, deux leviers d’action : nettoyer les océans, via des initiatives technologiques de grande ampleur ou via des initiatives locales de nettoyage de plage ; mais aussi agir à la source et réduire la production de déchets : abolir les emballages superflus, utiliser des produits cosmétiques responsables, trier ses déchets … Autant d’initiatives qui doivent être accompagnées de politiques publiques nationales et territoriales, aussi bien en termes de gestion des déchets (création de centres de tri et développement des usines et techniques de recyclage) que de réglementations sur les substances utilisées dans l’industrie. Mesure phare de l’année 2018 : l’Europe annonce l’interdiction des plastiques à usage unique d’ici 2021. Concrètement, ce sont des tonnes de déchets plastiques qui ne seront pas déversés dans les océans.
Partant de ces deux leviers, le site Océ-agir se donne pour objectif de recenser et d’analyser certaines de ces initiatives et d’en déduire concrètement leur impact sur l’environnement. Pour cela, trois échelles d’analyse : une personnelle et locale, celle de notre vie de tous les jours, l’autre territoriale, celle des collectivités, enfin l’échelle nationale, celle de l’Etat et des mesures cadres.
L’application TrashOut : pour une chasse collaborative à la décharge sauvage
L’initiative présentée dans cet article prend la forme d’une application participative et collaborative de repérage et nettoyage de décharge sauvage. Développée à Zilina en Slovaquie, l’application TrashOut permet à n’importe quelle personne inscrite de signaler à la communauté une décharge sauvage. Chacune des décharges signalées est accompagnée d’un statut qui la caractérise : nettoyée, inconnu, non nettoyé. Un événement de ramassage nettoyage, à libre participation peut ensuite être organisé sur l’application par n’importe quel contributeur.
Cette application peut aussi bien être utilisée par des particuliers que par les collectivités dans le cadre de leur compétence de traitement et de gestion des déchets. En plus de permettre l’implication de certains citoyens sur le territoire, elle a un effet concret de nettoyage de certaines décharges sauvages. Une « déchetopartie » peut être le fer de lance d’un projet de nettoyage d’une commune par ses habitants. Elle peut guider le nettoyage de certaines zones sujets aux déchets (les bords de route qui représentent 4 900 tonnes de déchets par an*, stations services…). Les déchets collectés peuvent alors être redirigés vers des centres de tri ou de recyclage, ou être enfoui (ce qui est LOIN d’être une bonne solution) plutôt que de ruisseler jusqu’aux rivières, puis jusqu’aux océans. On rappelle que chaque année ce sont 88 000 de tonnes déchets jetés dans la nature en France*.
Le rejet de déchets dans la nature est un gros problème, en témoigne cette vidéo prise à Haiti après un épisode de pluie conséquent.
*Source Planetoscope 2012.
Antonin LE BOUGNEC