Introduction
Les Parcs Naturels Régionaux (PNR) ont été créés dans le but de protéger et de mettre en valeur les grands espaces ruraux habités (Parcs Naturels Régionaux, 2019). Un PNR est un territoire à dominante rurale, où les milieux naturels, les paysages, et le patrimoine culturel y sont de grande qualité, mais dont l’équilibre est fragile (ibid.). Actuellement, la France compte 54 PNR dont celui des Landes de Gascogne. Il est né du décret du 16 octobre 1970 et recouvre une surface de 336 052 hectares, pour un total de 51 communes, dont 27 en Gironde et 24 dans les Landes.
Mais des phénomènes à l’œuvre dans le parc compromettent l’équilibre de ces objectifs. Entre autres, les aléas climatiques créent une tension sur la ressource sylvicole, essentiellement composée de pins maritimes dans le PNR, qui représente la principale économique du Parc. Ainsi, est apparu un phénomène qui met en danger l’équilibre des ripisylves : la coupe rase informelle des feuillus. La ripisylve correspond à la végétation bordant les milieux aquatiques, elle peut former un liseré étroit ou un corridor très large (Syndicat du bassin versant de la Reyssouze, 2016). Or, dans le Parc, les bassins versants de la Leyre, du Ciron, du Midouze et de leurs affluents sont un élément indispensable pour le maintien du sol et de la vie qui s’y développe : écoulement des eaux ou encore migration des espèces animales et végétales (Goeldner-Gianella L.,2013).
Découvrez une actualité du journal La Dépêche du Bassin à ce sujet :
Malgré tout des outils sont à disposition pour faciliter la compréhension des évolutions de l’occupation du sol, dont l’un des plus importants est la télédétection. La télédétection est une discipline scientifique qui permet l’observation, l’analyse, l’interprétation et la gestion de l’environnement à partir de mesures et d’images obtenues à l’aide de plates-formes aéroportées, spatiales, terrestres ou maritimes (Université de Sherbrooke, sd). La technique de détection des évolutions de l’occupation du sol par indice de végétation (NDVI) permet, entre autre, de comprendre les modifications des milieux par réflectance chlorophyllienne ; ce qui encourage par la suite une meilleure protection. En 2011, l’IRSTEA (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture), a créé une méthode précise de détection des coupes rases, pour identifier rapidement les espaces naturels en danger.
Vous souhaitez consulter la méthode de l’IRSTEA? C’est par ici !
Comment s’y prendre ?
Les bases d’images satellitaires sont multiples. Pour cette étude, ce sont les images Sentinel 2A qui ont été utilisées, disponible sur le site internet de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) dans le cadre de son programme Copernicus.
A l’aide d’une image d’une année n et une image de l’année n-1, la méthode va consister à diviser les bandes spectrales de ces deux images et soustraire celles qui permettent de mettre en évidence le taux de végétation des arbres (soit la bande rouge (B4) et infrarouge (B8)).
Application pratique
Soit, au travers des trois cartes ci-dessous, l’aboutissement de la méthode met en évidence les coupes rases selon leur probabilité. Elle a été testée sur la commune de Lugos, dans le département des Landes (40) et dans l’emprise du parc. Les deux cartes ci-dessous montrent l’étape de création des la couche NDVI grâce aux bandes rouges et infrarouges. Ces deux images vont être soustraites.
Après quelques paramétrages, la soustraction permet de créer la carte ci-dessous, qui met en évidence les coupes rases opérées entre 2018 et 2019.
Mise en perspective
Pour obtenir un résultat net, la méthode est soumise à différentes variables dont il convient de trouver l’équilibre. Entres autre, le choix du satellite utilisé est majeur : la qualité des images influence les résultats de traitement informatique. Ses paramètres vont, en effet modeler la précision de la couche de sortie. Parmi eux, on retrouve la résolution de l’image, la taille de la fauchée, sa coloration, son niveau de correction. La qualité de l’algorithme de télédétection dépend aussi de la temporalité d’acquisition des images. Elles ne sont pas exploitables sur l’ensemble de l’année, mais seulement entre mai et septembre. Le reste de l’année, la masse nuageuse est souvent trop élevée, les feuilles des arbres tombent. Le PNR se doit de prendre en compte l’occupation du sol, sa densité, les essences d’arbres et de végétations au sol présentes.
Bibliographie et sitographie
- GOELDNER-GIANELLA L., 2013, « Zones humides », site Hypergéo, consulté le 18/11/2019 : http://www.hypergeo.eu/spip.php?article554
- OSE K. et DESHAYES M., 2011, « Détection et cartographie des coupes rases par télédétection satellitaire, Guide méthodologique », UMR TETIS, IRSTEA, consulté le 10/11/2019 : http://ids.equipex-geosud.fr/documents/10180/16714/Guide+m%C3%A9thodologique+Coupes+Rases/6d9ed75b-1dcc-4474-a5c4-5e24c10292c9
- Parcs naturels régionaux de France, sd, “Qu’est-ce qu’un parc naturel régional ? Définition.”, site Parcs naturels régionaux de France, consulté le 16/10/2019 : https://www.parcs-naturels-regionaux.fr/article/quest-ce-quun-parc-naturelregional-definition
- Syndicat du Bassin Versant de la Reyssouze, 2016, “Définition et rôle de la ripisylve”, Site Syndicat du Bassin Versant de la Reyssouze, mis en ligne le 22/01/2016, consulté le 30/12/2019 : http://syndicat-reyssouze.fr/definition-et-roles-de-la-ripisylve/
- Université de Sherbrooke, sd, “Qu’est-ce que la télédétection ?”, Site de l’Université de Sherbrooke, consulté le 04/02/2020 : https://www.usherbrooke.ca/geomatique/programmes-detudes/pardiscipline/teledetection/quest-ce-que-la-teledetection/