LE TOURISME VERT EN DORDOGNE

Par Andrea Pedersen – Janvier 2023. LIEN CLIQUABLE VERS LE SITE WORDPRESS

1 – QU’EST-CE-QUE LE TOURISME VERT ?

Définition 

Avant d’en savoir plus sur le territoire de la Dordogne, il est nécessaire de rappeler la définition du tourisme vert :  

Selon la Société Internationale d’Ecotourisme, le tourisme vert est une forme de tourisme qui consiste à pratiquer des voyages responsables, dans des zones naturelles, et qui a la particularité de respecter aussi bien les ressources que le bien-être des populations.

On parle également « d’écotourisme » pour parler de tourisme vert.

Il est important de soulever le fait que le tourisme vert est un terme différent du tourisme durable ou du tourisme responsable : bien que ces trois concepts aient en commun de prendre en compte des politiques de développement durable, le tourisme vert est surtout une pratique qui intègre pleinement les espaces naturels. Le tourisme durable et le tourisme responsable sont quant à eux des concepts beaucoup plus larges. 

Comme mentionné précédemment, le tourisme vert reste une forme de tourisme qui est engagé en faveur du développement durable. 

Voici les fondamentaux du tourisme vert selon la Société Internationale d’Ecotourisme : 

  • Réduire les impacts sociaux, physiques, psychologiques et comportementaux du tourisme sur l’environnement et tout ce que cela comporte.
  • Déclencher une prise de conscience chez les visiteurs ainsi que le la population locale sur les enjeux culturels et environnementaux de la région visitée.
  • Fournir des expériences positives aussi bien pour les visiteurs que pour les populations hôtes.
  • Contribuer directement aux financements nécessaires pour la préservation de l’environnement.
  • Générer des retombées économiques pour les populations locales.
  • Impliquer et sensibiliser les visiteurs aux questions environnementales, sociales et politiques des pays visités.
  • Utiliser des équipements ayant un faible impact socio-environnemental et réduire sa propre empreinte carbone.
  • Respecter et reconnaitre les croyances et les droits des communautés locales, et collaborer avec elles pour favoriser leur autonomie.

Quelle sont les atouts du tourisme vert ?

C’est également un moyen d’évasion, de déconnexion par rapport à un environnement quotidien représenté souvent par des zones surpeuplées et très urbanisées. Ainsi, il peut être considéré comme une source de vacances non stressantes, voire revitalisantes.   

Il est un bon moyen de sortir des pratiques de tourisme dites « traditionnelles » qui sont souvent critiquées pour avoir des conséquences catastrophiques sur l’environnement aussi bien à l’échelle locale que globale. L’essence même du tourisme vert se veut de s’éloigner de l’aspect purement mercantile lié aux pratiques touristiques traditionnelles. 


Source : Andrea Pedersen – Périgord Vert (Copie interdite sans autorisation).

Le tourisme vert est souvent lié à l’aspect ludique : avec cette pratique, on pense à l’impact que l’on en engendre sur l’environnement et comment le minimiser au maximum. 

Cette motivation pousse de plus en plus les collectivités à devenir de véritables acteurs qui contribuent à la sauvegarde d’un capital naturel et au respect de l’écosystème : on pense à des professions du type « Chargée de mission tourisme durable », « Chargée de mission tourisme vert et patrimoine », « Chargée de mission développement du tourisme local ».  Ces derniers œuvrent à mettre en place des plans d’action pour la conservation de la biodiversité et la sensibilisation du grand public.

Enfin, il a l’avantage de participer à l’économie locale grâce à la participation directe ou indirecte de la population locale : consommation de produits locaux, interventions de professionnels dans le cadre de sensibilisation, ateliers découverte de fabrication artisanale …

Quelle peuvent être les limites du tourisme vert ?

Si la destination est lointaine, le moyen de déplacement pour se rendre à la destination représente encore trop souvent une empreinte carbone très élevée, notamment si l’on parle d’un trajet en avion. Selon l’Agence Européenne de l’environnement (AEE), un passager en avion émet 285 grammes de CO2 par kilomètre, contre 158 grammes en voiture et seulement 14 grammes en train. Cependant,l’empreinte carbone exacte reste difficile à calculer, notamment pour un trajet en avion : Cela peut varier d’une compagnie aérienne à une autre et il est possible de calculer ce qui est légalement rendu public (sous-entendu, il manque parfois des informations). Pour Jean-Luc Manceau, directeur de Climat Mundi, structure spécialisée dans l’accompagnement des entreprises « le kérosène ne représente que la partie immergée de l’iceberg » – beaucoup d’autres facteurs peuvent jouer, comme les trainées blanches dans le ciel qui s’étendent derrière les avions composées de vapeurs d’eau et autres compositions liées à la combustion de carburant. Ces dernières peuvent s’évaporer dès le passage de l’avion ou stagner pendant plusieurs jours, amplifiant le phénomène d’effet de serre. « Elles peuvent faire passer l’addition carbone du simple au double », révèle le Jean-Luc Manceau. 

L’empreinte carbone du tourisme n’est pas non plus liée seulement aux moyens de déplacement : elle concerne la nourriture, les logements, d’éventuels souvenirs et déplacements sur place qui sont certes réduits mais non négligeable. 

Les touristes peuvent également être confronté durant leur séjour à du « greenwashing » : selon l’ADEME (L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), « le terme de greenwashing est habituellement utilisé pour qualifier toute allégation pouvant induire le public en erreur sur la qualité écologique réelle d’un produit ou d’un service ou sur la réalité de la démarche développement durable d’une organisation, quelles que soient ses modalités de diffusion. »

Autre point négatif : dans un contexte ou la saisonnalité des vacances est très marquée, même pour des activités liées au tourisme vert, on observe des flux migratoires liés aux mouvements touristiques très denses qui provoquent des concentrations de visiteurs qui déclenche des périodes de saturations : saturation des transports, des zones très attractives, des équipements, suroccupation des structures d’hébergements, augmentation des prix des produits (en particulier ceux de première nécessité qui impacte directement les populations locales).

Enfin, les nouvelles zones concernées par des programmes de tourisme durable peuvent subir une attractivité soudaine qui peut devenir néfaste pour la nature, la faune, la flore et les communautés locale. On peut prendre l’exemple du Costa-Rica, aujourd’hui première destination mondiale du tourisme vert qui connait aujourd’hui une attractivité touristique de plus en plus difficile à canaliser.

Quel comportement adopter lorsque l’on souhaite faire du tourisme vert ?

Voyager idéalement dans le pays où l’on vit, pour limiter l’empreinte écologique liée aux transports. C’est également l’occasion de découvrir le patrimoine culturel et naturel de son pays. 

Utiliser au maximum des moyens de mobilités douce durant la destination, et si possible pour rejoindre la destination.

Privilégier des périodes délaissées et sous-exploitées des mouvements touristiques : le mois de juin représente par exemple qu’une très faible part des mouvements touristiques en France. En revanche, les mois de juillet et août représentent encore 55% des parts annuelles de départs en vacances.

Éviter d’être freiné par une mauvaise météo qui reste un facteur de périodes souvent délaissée pour le tourisme en plein air. En montagne par exemple, le désintéressement des touristes face à une météo trop douce pousse les collectivités à utiliser des enneigeurs artificiels (aussi appelés canons à neige) pour créer de la neige artificielle. Cela a des conséquences sur l’environnement considérables.

Prévoir plusieurs équipements de qualités (qui pourront être réutilisés de nombreuses fois) en fonction des différents types de météos possible.

Contribuer à l’économie locale en consommant de manière responsable : se renseigner sur les activités possibles avec les locaux et sur la production des produits vendus (éviter au maximum les produits importés ou ceux qui semblent être du « Greenwashing »). Pour lutter contre le Greenwashing, l’ADEME a mis en place un guide anti green washing.

Se diriger vers de petites structures locales, plutôt que des grands groupes qui comportent des filiales notamment pour le logement et la restauration. 

2 – DECOUVRIR LA DORDOGNE

Introduction

La Dordogne est un département du Sud-Ouest de la France situé en région Nouvelle-Aquitaine.

Du point de vue touristique, cette dernière a fait partie du top 6 des régions les plus demandées en 2021, dans un contexte où la crise sanitaire empêchait les flux migratoires à échelle internationale.

Source : Dordogne Périgord – Tableau de bord de suivi de l’économie touristique départementale 2021

Son nom évoque immédiatement ses paysages verdoyants et vallonnés comme on les retrouve dans le Parc Naturel Régional Périgord-Limousin, son patrimoine historique exceptionnel entre châteaux, grottes préhistoriques et communes ancestrales, sans compter des produits locaux très réputés comme la noix du Périgord, la truffe. 

Le Périgord, ancien nom de la Dordogne, a l’atout d’offrir un patrimoine naturel et culturel très riche et très diversifié. Il se décline lui-même en 4 appellations touristiques et 4 couleurs : 

  • Au nord, le Périgord vert offre des paysages très verdoyants et des terres d’élevage.
  • Au centre, le Périgord Blanc doit sa couleur aux roches calcaires qui caractérisent ce territoire. 
  • Au Sud-ouest, on retrouve le Périgord Pourpre, composés de nombreux vignobles.
  • Au Sud-est, on retrouve le Périgord noir, qui tient son nom de ses multiples forêts de chênes vert sombre qui donnent cet aspect très sombre à la région.  

CARTE D’IDENTITÉ 

Numéro de département : 24

Population : 409 548 habitants.

Démographie sur l’ensemble du département : L’arrivée de nouveaux arrivants, surtout des retraités, compense des décès, les départs et un solde naturel négatif.

Densité : 45,2 hab./km2 (en comparaison, la ville de Bordeaux a une densité de 5286,2 hab./km2).

Superficie : 9060 km2.

Préfecture et sous-préfectures : Périgueux, Bergerac, Sarlat, Nontron. 

Nombre de communes : 505

Point culminant : 491 m.

Cours d’eau principaux : La Dordogne et la Vézère. 

(Source : Dordogne 2021/2022 Carnet Petit Futé)

3 – Exemple d’activité : une randonnée dans le PNR Périgord Limousin : « La Grande Boucle du Parc ».

Le PNR Périgord-Limousin est un territoire d’une superficie de 1800km2, situé à cheval des départements de la Haute-Vienne et la Dordogne.

« Un Parc Naturel Régional est un territoire rural habité, reconnu au niveau national pour sa forte valeur patrimoniale et paysagère, qui s’organise autour d’un projet concerté de développement durable, fondé sur la protection et la valorisation de son patrimoine. » (Source : Parc naturel régional Périgord-Limousin)

La Grande boucle du Parc est un itinéraire de randonnée qui prend la forme d’une boucle de 200km, offrant la possibilité aux randonneurs de découvrir les différents paysages que comporte le parc :

Source : Parc naturel régional Périgord-Limousin

L’objectif est de limiter au maximum l’utilisation de la voiture pour réaliser la randonnée : il est possible de faire cette randonnée à pied, mais aussi à vélo, ou à cheval. La carte ci-dessus précise également la possibilité de rejoindre en bus ou en train différents points de la boucle.

Exemple de signalétique présente sur le circuit de « la grande boucle du parc » – Source : Andrea Pedersen – novembre 2022. (copie interdite sans autorisation).

Les châtaigniers sont des arbres typiques de la région – Source : Andrea Pedersen – novembre 2022. (copie interdite sans autorisation).

Exemple de paysages que l’on peut retrouver sur la Grande Boucle du Parc, ici à « l’Etang de la Barde ». Source : Andrea Pedersen – novembre 2022. (copie interdite sans autorisation).

Exemple d’un chêne centenaire. Source : Andrea Pedersen – juillet 2022. (copie interdite sans autorisation).

BIBLIOGRAPHIE :

TOURISME VERT : 

Qu’est-ce que l’écotourisme ? Définition simple et rapide (greenpressinitiative.org)

https://ecotourism.org

L’écotourisme, qu’est-ce que c’est ? – Geo.fr

https://www.tourismeecologique.fr/ecotourisme-definition-avantages-et-inconvenients/

https://planetehealthy.com/ecotourisme-definition/#les_inconvenientsnbsp

https://www.lefigaro.fr/voyages/conseils/calculer-l-empreinte-carbone-de-son-trajet-en-avion-vrai-outil-ou-ecran-de-fumee-20220514

Jean-Pierre LAMIC , Tourisme Durable : De l’utopie à la réalité – p 23 ; p28 ; p29 ; p31 ; p32 ; p34 – Editions Kalo Taxidi.

Remy Knafou, Réinventer le tourisme – Sauver nos vacances sans détruire le monde, Editions du Faubourg, Collection Essais – citations p5 ; p16.

http://eco-communication.ademe.fr/communication-responsable/lancer-la-demarche/la-lutte-contre-le-greenwashing

ADEME, Guide anti greenwashing https://communication-responsable.ademe.fr/sites/default/files/2022-11/ademe_greenwashing_guide.pdf

https://pleinenature.dordogne.fr/randonnée/la-grande-boucle-du-parc/

PRESENTATION DORDOGNE : 

Accueil – Le Département de la Dordogne

https://www.dordogneperigordtourisme.fr/administration/cdt_24/images/file/Espace%20Pro/Observatoire/Chiffres_cles_tourisme_Dordogne_2021.pdf (baromètre touristique dordogne 2021 )  

Dordogne.fr – une ambition forte au service du développement touristique – https://www.dordogne.fr/votre-departement/politiques-publiques/tourisme

Carnet Petit Futé – Dordogne 2021/2022p.6 – 11.

Périgord Dordogne Nouvelle-Aquitaine – Le Routard 2022/2023 – p11